Cette année comme en 2002, le championnat de France se déroulait à Lille. Cette année comme en 2002, le vainqueur fut Emmanuel Caspard. Mais revenons aux débuts de la compétition. Celle-ci se déroulait dans une salle située au deuxième étage d’un restaurant du centre ville de la capitale nordiste. Un lieu un peu bruyant pour une activité aussi intellectuelle, notamment à cause de la coupe du monde de rugby. Mais enfin, cet état de fait était d’autant plus acceptable que tout le monde était logé à la même enseigne.
Le samedi 22 septembre au matin, dix-huit joueurs ayant gagné de haute lutte leur ticket au cours des différentes sélections régionales, allaient en découdre. Le début du tournoi fut marqué par la course en tête de Stéphane Capelle dont c’était la première participation. Il sera le seul à gagner ses cinq premières parties, battant notamment les trois joueurs qui occuperont le podium final ! Par la suite, il rétrogradera au classement sans pour autant s’écrouler, perdant notamment deux parties par le score frustrant de 33-31.
De son côté, Emmanuel Caspard aligne les victoires. A l’issue des onze rondes, il n’affiche en effet qu’une seule défaite (contre Stéphane Capelle, donc) et un match nul (contre Takuji Kashiwabara). Avec huit points, Stéphane Nicolet arrache pour sa part sa place en finale, devançant de peu Arnaud Delaunay au départage.
La finale est particulièrement indécise. Chacune des trois parties étant gagnée par le joueur dominé en milieu de jeu ou en finale. Emmanuel Caspard gagne ainsi la belle alors que Stéphane Nicolet, à cours de temps, rate le coup gagnant à quelques coups de la fin. Emmanuel remporte donc son troisième titre de Champion de France. Alors que son adversaire, qui a également gagné trois titres nationaux, joue pour sa part sa troisième finale consécutive.
Impossible de conclure ce récit sans mentionner la performance de Sarah Bentolila qui, malgré un classement FFO de 1508 points, a réussi à battre Bintsa Andriani, Cédric Dauba et Takuji Kashiwabara, trois joueurs classés entre 1957 et 2238 points ! A l’issue du tournoi, la jeune parisienne passera à 1632 points mais nul doute que ce n’est qu’un début. De son côté, Monique Lecat a un peu raté son tournoi, trop accaparée par l’organisation.
Thierry Lévy-Abégnoli
Classement après les onze rondes :
1: 9.5 pts [844] CASPARD Emmanuel
2: 8. pts [842] NICOLET Stéphane
[834] DELAUNAY Arnaud
4: 7. pts [802] BARRE Sébastien
[782] TASTET Marc
6: 6.5 pts [839] KASHIWABARA Takuji
[757] ANDRIANI Sandry
8: 6. pts [791] CAPELLE Stéphane
[747] AUZENDE Frédéric
[671] LEVY-ABEGNOLI Thierry
11: 5.5 pts[683] BUTIN Pierre
[680] JUHEM Philippe
13: 5. pts [668] BENTOLILA Sarah
[633] FURET Thomas
15: 3 pts [643] DAUBA Cédric
16: 2 pts [576] ANDRIANI Bintsa
17: 1.5 pts[567] EYMARD Joël
18: 1 pt [511] LECAT Monique
Finale :
Caspard 37-27 Nicolet
Nicolet 33-31 Caspard
Nicolet 29-35 Caspard
Marc Tastet (avec les noirs) arrache la victoire contre Thierry (c’est moi) qui tenait une nulle. En regardant cette photo, la nulle m’a paru évidente. Il suffisait de jouer la séquence qui conserve la parité ! Mmmmpphhh !!!!
Manu Caspard (debout) ne sait pas encore qu’il sera le lendemain le champion de France 2007. C’est dingue non ?
Omniprésent sur les photos, Manu Caspard est ici opposé à Frédéric Auzende qu’il battra sans coup férir.
Tiens, encore Manu Caspard, mais qui est le photographe qui traque sans relâche ce joueur ? C’est Monique Lecat ! Monique, vous passerez me voir dans mon bureau. On note que Manu adopte ici sa position favorite : la tête dans les mains, presque à la verticale de l’othellier. Dans ces conditions, il est presque imbattable. D’ailleurs, il battra Stéphane Nicolet, qu’il retrouvera le lendemain en finale. C’est fou.
Merveilleux dîner de la fraternité, dans un restaurant italien (une pizzeria quoi !)
La carrière d’othelliste de Sarah Bentolila (à gauche) a enfin décollé. Mais bon là c’est pas un bon exemple, elle s’est faite étriller par le très frisé Stéphane Nicolet, sur ses gardes après le début de tournoi tonitruant de son adversaire chatain foncé.
Tiens encore Manu Caspard sur une photo ! Décidément, Monique avait sans doute l’intuition qu’il allait être champion de France.
La grande finale, arbitrée par Frédéric Auzende. Comme je l’ai indiqué plus haut, c’est Manu Caspard (ici à gauche) qui l’emportera.
La coupe revient finalement à Manu Caspard. Mais si vous ne l’aviez pas encore compris, c’est que vous ne suivez pas !
Ben forcément, Manu Caspard arborant sa coupe, avec la classe, la discrétion et le léger sourire satisfait qu’on lui connaît.
Image Ô combien symbolique: Sébastien Barre, le champion de France 2006 (au centre) et Manu Caspard, son successeur. Ni haine ni défiance dans ce croisement amical de regard.