Championnat de France 2015 : 5e titre pour Manu Caspard

Dans un championnat de France qui, cette année, était particulièrement relevé, Manu Caspard et Arthur Juigner ont accompli l’exploit de faire 10/11 durant les rondes. En finale, Caspard a battu le champion de France sortant.

Un plateau particulièrement relevé

Pas moins de 7 anciens champions de France étaient dans les starting-blocks le samedi 19 septembre au matin pour essayer de rajouter un nouveau titre à leur palmarès (22 titres à eux 7). En fait, à l’exception de Sébastien Barre (champion en 2006 et 2010) tous les champions de France depuis 1996 étaient présents, y compris Philippe Juhem, le revenant, qui n’avait pas joué en tournoi depuis 2007. Autant dire qu’à part Arnaud Delaunay et Thierry Lévy-Abégnoli, tous deux anciens vice-champions, on ne voyait pas trop qui des 9 autres joueurs présents pourrait les empêcher de gagner.

Déjà des dégâts après 3 rondes

Le tournoi commençait difficilement pour Takuji Kashiwabara : après une nulle contre Manu Lazard, il n’était pas gâté par le programme d’appariements qui le faisait flotter haut successivement contre Stéphane Nicolet puis Marc Tastet. Dans ces deux parties, il ne sauvait que 19 pions ce qui fait qu’après trois rondes, il se retrouvait 14e avec 0,5. La remontée du sous-marin allait être difficile !

Pendant ce temps, Manu Caspard et Arthur Juigner se partageaient la première place avec 3/3, suivis de près par Manu Lazard qui, lui, avait flotté bas deux fois de suite.

Manu Caspard bat Arthur et finit la journée à 7/7

Après le repas de midi dans une pizzeria que certains ont trouvé trop lointaine mais qui nous a servis rapidement, c’est Manu Caspard qui battait Arthur pour s’installer seul en tête. Il continuait ainsi son cavalier seul pour terminer la journée avec 7/7, suivi comme son ombre par Arthur (6/7) puis Arnaud Delaunay (5/7) et le trio Marc Tastet, Philippe Juhem et Sandry Andriani (4/7).

Chacun des 4 premiers joueurs avait perdu uniquement contre ceux qui le précédaient, ce qui signifie qu’ils avaient joué les six parties possibles entre eux et qu’ils allaient maintenant se battre à distance en jouant contre d’autres adversaires.

Manu Lazard bat Manu Caspard, rejoint en tête par Arthur

Le dimanche matin, les deux joueurs de tête gagnaient pendant que leurs quatre poursuivants perdaient, ce qui fait que les leaders avaient de plus en plus de chances de se retrouver en finale. Heureusement, à la ronde 9, Manu Lazard réussissait à prolonger un peu le suspense en battant Manu Caspard. Du coup, ce dernier était rejoint par Arthur.

Seul Arnaud Delaunay gardait encore une chance théorique d’aller en finale. Mais, après la ronde 10, les carottes étaient cuites et la dernière ronde servait seulement à savoir qui aurait le meilleur départage après les 11 rondes, en l’occurrence Arthur.

À noter, pour les amateurs d’anecdotes  que :

• Philippe Juhem, 7 fois champion de France, et qui porte le numéro Othello 7, termine avec 7 points et un départage de 777 !
• Takuji Kashiwabara termine avec juste la moyenne, n’ayant battu aucun champion de France mais ayant vaincu tous ses autres adversaires.
• D’ailleurs, le groupe des 9 champions et vice-champions de France n’a laissé qu’un point et demi au groupe des 7 autres joueurs : Sandry Andriani a battu Stéphane Nicolet tandis que Félix Juigner a fait nulle contre Thierry Lévy-Abégnoli. Mais cela suffit pour que les 16 joueurs forment un groupe connexe : on peut trouver une chaîne de victoires ou de nulles qui permet de passer de n’importe quel joueur à un autre.

Finale : deux parties serrées mais gagnées par Manu Caspard

Après un repas dans une autre pizzeria, peut-être un peu plus proche que celle de la veille, la finale pouvait commencer. La première partie était serrée. Manu, avec les noirs, était un peu forcé de contrôler la diagonale au coup 43. Arthur, avec les blancs perdait la parité en fermant un trou de 7 cases au coup 44, ce que Manu sanctionnait immédiatement par son coup 45 (n’essayant pas de recontrôler la diagonale, mais jouant la parité). Dès lors, la fin de partie était facile pour Noir, qui se permettait même le luxe de laisser Blanc jouer le dernier coup. Le bon coup 44 était h2. D’accord, ça joue la parité, mais ça fait quand même peur car on a l’impression de tout donner.

La deuxième partie était également serrée, Arthur, avec les noirs, arrivant en finale avec un léger avantage que certains spectateurs surestimaient. Manu ne tombait pas dans le piège (si 38.f1? 39.g2! gagne élégamment) et compliquait la finale. Arthur avait encore la nulle au coup 43, mais ce n’était pas évident du tout et il perdait toute chance au coup 47. Comme souvent, le score final ne reflète pas la physionomie de la partie.

Cinquième titre de champion de France pour un Manu Caspard désormais aux portes de la légende

Un grand bravo à Manu Caspard, qui remporte ainsi brillamment son cinquième titre de champion de France, talonnant du même coup Paul Ralle (6 titres) et Philippe (7). Bravo aussi à Arthur, qui n’a perdu que contre le vainqueur et qui a fièrement défendu son titre (ce qui n’est jamais facile). Mention spéciale à Manu Lazard qui est le seul à avoir battu l’autre Manu dans un formidable "mano a mano" (à moins que ce ne soit un "Manu à Manu" ?). D’ailleurs, personne n’a tout gagné, personne n’a tout perdu et c’était super : nous reviendrons encore plus nombreux l’an prochain, en votre compagnie nous l’espérons…

La finale, Arthur Juigner contre Manu Caspard

..et c’est Manu Caspard qui brandit la coupe !

Auteur : Marc Tastet