C’est dimanche 15 février, dans le cadre du festival international des jeux, que s’est tenu le traditionnel Open de Cannes, qualificatif pour le Championnat de France 2009. La sélection juniors prévue la veille a été annulée, faute de réunir un nombre suffisant de joueurs.
Qu’à cela ne tienne, Jordan Richard, seul junior en lice dans le tournoi Open, se qualifie pour la finale du Championnat de France des moins de 18 ans. Les autres qualifiés sont de vieux briscards, passablement dissipés, qui viennent moins pour jouer à Othello que pour le plaisir de se retrouver dans l’ambiance extraordinaire de ce salon pas comme les autres…
Classement final:
5 pts SAHLI David (236)
4 pts MARGARIT Eric (216)
3 pts SCHERNO Dominique (180)
3 pts STAIGRE Pascal (164)
3 pts SOEUR Gérald (163)
2 pts SOLDANO Graziano (150)
2 pts RICHARD Jordan (148)
2 pts DUSOIR Corentin (131)
1 pts CATANALOTTI Alain (92)
Les archives confirment que Pascal Staigre était le seul « bizut » de cette énième édition cannoise. Et nous tenons à le remercier pour sa participation, tant sa bonne humeur était communicative et sa présence agréable à tous. Hop, une photo de l’intéressé :
Un petit air qui en dit long sur l’humour pince sans rire du personnage…
Pascal Staigre et Gérald Soeur analysent à l’aide de CEZebra, la version poche du célèbre programme de Gunnar Andersson.
Je viens de parcourir les reportages précédents (2004, 2005 et 2006) persuadé qu’il me restait des choses à dire sur ce salon, mais je réalise qu’à moins d’être complètement hors sujet (ce qui est dans mes cordes), ç’allait sentir le réchauffé.
Je me contenterai donc de vous donner un chiffre : 144. C’est le nombre d’enfants âgés de 5 à 11 ans que Dominique et moi avons initiés dans le cadre de la convention de partenariat qui nous lie à la SEMEC (société organisatrice du festival) et qui prévoit la prise en charge de groupes scolaires cannois tout au long de la semaine. Naturellement, ce chiffre ne tient pas compte de tous les autres festivaliers, simples badauds ou joueurs éclairés, que nous avons accueillis sur le stand pendant toute la durée du salon.
Notre ami Guy Sepahi, qui animait le stand d’Awele, juste à côté du nôtre, a une technique imparable pour savoir combien de personnes ont été initiées sur son stand: une brochure publicitaire est donnée à chaque personne qui s’assoit et apprend les règles du jeu. A la fin du salon, il ne lui reste plus qu’à faire la différence avec le reliquat des brochures. Il peut ainsi avancer que près de 2500 personnes ont été initiées à l’Awele sur le salon cette année. Il faut préciser que Guy disposait de plusieurs étudiants bénévoles qui l’aidaient à animer. N’empêche, en admettant que Dom et moi en ayons initiés le tiers à Othello, ou même le quart, force est de constater qu’ils sont de plus en plus nombreux, les gens qui savent jouer à Othello…
Et ? dites-vous. Et rien.
Mais je me pose des questions: Que deviennent tous ces gens ? Tombent-ils tous en dépression ? Faut-il annuler nos prochaines animations le temps d’étayer cette hypothèse (principe de précaution oblige) ? Mieux: Pourquoi, alors que le jeu sur Internet est en pleine explosion, les joueurs ne viennent-ils pas grossir les rangs de la FFO ? Quelque chose m’échappe.
Peut-être ne sommes-nous plus… comment dire… peut-être Othello n’est-il plus assez sexy ? Sans rire. Un truc se vérifie année après année sur le salon : il y a encore quinze ans, Othello affichait sa modernité dans un paysage ludique relativement morne et peu entreprenant (cet avis n’engage que moi) : sa feutrine verte, ses pions réversibles… Othello séduisait sans effort. Il détonait. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les gens ne savent plus où donner de la tête : la mode est aux jeux « esthétisants » (Jean-Manu en parlerait probablement mieux que moi). Depuis le « phénomène Abalone », les auteurs et les éditeurs rivalisent d’audace et d’originalité pour produire des jeux séduisants et accessibles (je pense, par exemple, à Quarto, Siam ou plus récemment Pentago…). Face à cette concurrence, faut-il revoir notre façon de faire du prosélytisme ? Faut-il faire pression sur Mattel qui met à disposition du marché azuréen deux jeux (oui, j’ai oublié de vous dire que, cette année, nous sommes venus à Cannes sans les jeux – détendus quoi, et qu’après avoir visité une bonne douzaine de magasins entre Cannes et Nice, de la petite boutique spécialisée aux enseignes les plus connues de la grande distribution : deux ! Nous n’avons pas pu dénicher plus de deux jeux d’Othello ! It’s a bit strong ! Et je vous laisse deviner où : dans un magasin de modélisme! à 50 mètres de notre hôtel. Une dame assez improbable (genre la famille Addams) les a négligemment sorti de la réserve où ils prenaient la poussière, étiquetés 45 euros l’unité ! L’effet Croisette sans doute. Heureusement, pour fermer la parenthèse, une ludothèque locale viendra à notre secours…). Bon, où en étais-je ? Je ne sais plus… je ne sais pas ce qui m’arrive en ce moment. Je crois que je déprime.
Quoi qu’il en soit, merci à tous les participants !
Nous vous donnons rendez-vous dimanche 14 février 2010 pour l’Open de Cannes, dix-neuvième du nom, the sexiest ever !
Inscription gratuite pour les Valentines !
David Sahli